La mémoire
La mémoire est omniprésente dans la vie quotidienne. Elle nous permet de retenir toute sorte d’informations (souvenirs personnels, connaissances culturelles, procédures automatiques…) pendant une durée plus ou moins longue (de quelques secondes à toute une vie). Elle constitue le passé de chacun, ou plutôt la connaissance de celui-ci, et permet ainsi à quiconque de posséder une identité.
Plusieurs formes de mémoire :
Nous ne possédons pas qu'une seule mémoire même si nous avons tendance à envisager la mémoire comme un tout en disant avoir, de façon globale, UNE bonne/mauvaise mémoire ou en utilisant des phrases du style : ''Je dois avoir LA mémoire qui flanche !'' En effet, le souvenir de ce que l'on a mangé la veille est bien différent du souvenir que la capitale de la France est Paris. Les recherches montrent d'ailleurs que ce sont différentes régions du cerveau qui interviennent selon le type de connaissances à mémoriser ou à rappeler.
Mémoire verbale et mémoire visuelle
La mémoire verbale permet de mémoriser par exemple une série de mots et de la rappeler après quelques minutes. Certaines personnes mémorisent plus facilement du matériel visuel que du matériel verbal. La mémoire visuelle est fortement tributaire de nos capacités attentionnelles, car elle nécessite une analyse constante des éléments visuels qui nous entourent. Elle permet de retrouver sans problème l’emplacement d’objets divers, de se souvenir précisément des détails d’un tableau qui vient d'être vu ou de la tenue d’une personne qui vient d'être croisée.
Il existe différentes mémoires selon la durée du souvenir :
La mémoire sensorielle
La mémoire sensorielle est la plus éphémère, captant toute nouvelle information perçue pendant quelques centaines de millisecondes seulement
La mémoire à court terme ou mémoire de travail
La mémoire à court terme, également appelée mémoire de travail, prend ensuite le relais en conservant l'information pendant une minute environ. Sa capacité est également limitée en quantité, permettant d'enregistrer 7 éléments environ. Elle permet par exemple de retenir un numéro de téléphone donné oralement, le temps de le composer ou de l'écrire. Elle intervient aussi dans la lecture, nous permettant de retenir la phrase que nous venons de lire afin d'assurer une cohérence avec la suivante.
La mémoire à long terme
La mémoire à long terme intervient lorsque l'on souhaite retenir plus longtemps une information. Cette mémoire a une contenance et une durée de conservation de l'information qui sont illimitées.
Il existe également différentes mémoires à long terme selon le type de souvenir :
La mémoire épisodique
Ainsi, se rappeler de ce que nous avons fait la veille, de notre rendez-vous chez le dentiste ou de la soirée chez un ami, constitue des souvenirs personnels, autobiographiques, dont le contexte de mémorisation a beaucoup d'importance. Ces connaissances sont regroupées sous le terme de mémoire épisodique.
La mémoire sémantique
Parallèlement, les connaissances concernant les règles grammaticales, le sens des mots, les faits culturels, les noms de capitales ou d'objets constituent des connaissances générales qui sont détachées du contexte de mémorisation. Nous n'avons plus le souvenir de l'occasion précise à laquelle ont été apprises ces informations mais nous conservons la mémoire des connaissances acquises. Ces connaissances appartiennent à la mémoire sémantique.
Enfin, la mémoire à long terme contient des connaissances qui sont, elles, difficiles à communiquer de façon explicite. Ce sont tous nos savoir-faire, tels que jouer du piano, faire du vélo, conduire, boutonner une veste... Ce sont des comportements que nous réalisons de façon automatique, mais qui nécessitent pourtant l'implication de connaissances stockées en mémoire. Ces connaissances sont par exemple de savoir que telle position des mains sur le piano permettra de jouer tel accord, ou que telle manœuvre en voiture permettra de tourner à gauche. On parle ici de mémoire procédurale.
Les plaintes de mémoire
En vertu du rôle important de la mémoire dans la vie quotidienne de l'être humain, on comprend donc bien que les troubles de mémoire puissent être handicapants et que la peur d'en avoir soit source de stress. D'ailleurs, les plaintes concernant le fonctionnement de la mémoire sont très courantes chez les plus de 50 ans, chez lesquels il existe souvent une crainte de voir ces troubles de mémoire liés à une pathologie quelconque. Il est pourtant rare que ce soit le cas, même s'il est normal d'observer un déclin des performances de mémoire avec l'âge. L'avancé en âge n'est pas l'unique facteur engendrant une dégradation des performances de mémoire. La mémoire est également tributaire de facteurs tels que les circonstances et événements, la fatigue ou encore le stress, la motivation, l'émotivité...
Dans la vie quotidienne
La mémoire est la fonction cognitive la plus largement sollicitée dans la plupart de nos actes. Elle intervient pour enregistrer ou rappeler des informations aussi diverses qu'un numéro de téléphone, ce que l'on a fait le dernier week-end, un rendez-vous, l'endroit où l'on a laissé ses clés, le nom de tel ustensile ou de telle personne présentée il y a peu, une date de l'histoire de France... Elle participe également de façon essentielle à d'autres activités cognitives telles que la lecture, le raisonnement, le calcul mental, la création d'images mentales... Elle se trouve, en conséquence, continuellement mise à contribution de façon volontaire ou non, et permet de constituer en chacun de nous un stock de connaissances culturelles, de souvenirs personnels, de processus moteurs...
Comment mieux mémoriser ?
Pour mieux mémoriser, on peut s'aider en :
1. Focalisant son attention sur l’élément à mémoriser.
2. Repérant les informations essentielles à la compréhension.
3. Réfléchissant et s'interrogeant sur le contenu, sur le sens de l'information. Le caractère émotionnel est important : nous ne pouvons retenir ce pour quoi nous ne voyons pas d'intérêt ou de sens. Plus on met d'indices émotionnels, mieux on mémorise.
4. Organisant les informations par catégories.
5. Créant des associations. S'agissant des tâches routinières, un moyen de se souvenir d'arroser les plantes ou de prendre ses médicaments, par exemple, est d'accomplir la tâche toujours à la même heure et de l'associer à un événement particulier, comme l'un des repas de la journée ou une émission hebdomadaire. Une façon d'optimiser l'enregistrement et le rappel d'informations verbales est d'associer à chaque mot à mémoriser une phrase ou une image créée mentalement.
6. Faisant appel régulièrement à l'information apprise.